2019/11/16 Rock N Eat
Buy Jupiter ✘ Mother & Pearl ✘ Let Them Burn au Rock'N Eat Live
Pierre blanche pour Buy Jupiter, samedi 16 Novembre 2019 au Rock N’eat.
(par Corinne Lelievre).
Après les prestations des parisiens de « Let them Burn » et des amis de « Mother and Pearl » l’audience fournie en ce samedi soir a déjà bien donnée de ses personnes et se régale d’avance du set de Buy Jupiter, valeur sure du métal moderne local. Installé sur la scène, comme en toute discrétion, l’équipage en bermudas peaufine quelques réglages fins. Personne ne se doute encore que, ce soir, le Rock N’eat va devenir une base de lancement d’un saturn 5 dernier modèle qui va nous mener jusqu’à IO, la bouillonnante lune de soufre !
Durant quelques douze secondes de signaux ondulatoires, comme provenant d’un lointain message radio, Lucas à la batterie, Manu et Vince aux guitares, Martin à la basse et Py en tête règlent leurs montres en compte à rebours et soudain « IGNITION » ! et GO pour la batterie martiale, le chant hurlé puis les guitares, en bends enchevêtrés qui ensemble installent une poussée vibratoire vertigineuse telle que, trois minutes plus tard, nous avons quitté l’atmosphère et nous retrouvons en lévitation, tous chamboulés, alors que, déjà, le premier moteur est largué. La poussée reprend via une accélération en arabesque et, incroyablement, redouble, Py fonce devant. Largage du deuxième moteur à 5’4, dernière poussée phénoménale avant de couper tout à nouveau pour une ballade en apesanteur au largage du troisième étage. Et…C’est reparti avec Uprising ! On risque la syncope tellement ça va vite, Lucas prend les commandes assurant la parfaite stabilité de l’appareil dont il redresse la trajectoire au demi degré près en fouettant les cymbales et trace le cap en projetant des rafales de strokes.
La maitrise est parfaite, le son est limpide, les notes digitales défilent en pluie sur l’écran de contrôle
IL fait noir dans l’espace intersidéral mais les visages de l’audience confiante s’illuminent.
Obscured .Py replie le temps et « core » un peu, avec fermeté entre deux « growls » à l’abord d’un champ de caillasses chaotiques dont la traversée s’annonce tendue mais après quelques slaloms habiles comme dans un champ de bosses noires , les guitares se mettent à valser et nous conduisent vers un autre passage d’où PY s’envole avec légèreté.
La basse est comme enchantée, en suspension. Martin semble juste l’effleurer et la tient en révérence la laissant presque échapper parfois de ses mains de sorte qu’elle est partout et domine librement toute la place : c’est du jamais vu, c’est magnifique !
Parvenus au périzène, Buy Jupiter fait volte face pour donner un coup de projecteur vers son origine, mettant en valeur Fred, son solide bassiste d’alors (lequel n’est pas un robot précise non sans humour l’ordinateur de bord). Les accords s’enchainent en volutes comme en mode grec antique sous une pluie de météorites.
L’audience, transportée, arbore un sourire de béatitude quand IO apparait, en majesté, sur l’horizon. Au prétexte de délivrer la volcanique lune de la surveillance d’Argos, Buy Jupiter, en totale fusion, porte magistralement l’estocade : nous voilà au point G de l’univers. ;. Comme a dit en son temps un certain David Bowman « c’est merveilleux y’a plein d’étoiles. Its full of stars »
Le glorieux équipage s’éclipse, mission accomplie sous les acclamations du public en suspension …. La vache ! Qui s’attendait à un tel voyage ? Heureux, les as du pilotage reprennent le manche et en deux titres ramènent tout le monde sur le plancher en toute maitrise. Buy Jupiter a trouvé, en ce samedi soir à marquer d’une pierre blanche, la trajectoire parfaite et a désormais les moyens de nous embarquer aux confins de l’univers. C’est tout simplement extraordinaire !
« Il était maintenant maître du monde, il n’était pas très sûr de ce qu’il allait faire ensuite. Mais il lui viendrait bien une idée » Arthur C Clarke. 2001 Odyssée de l’espace
Sest list : Arrival (3), Uprising (2) Merging (3), Obscured (3), Goodbuy Jupiter (1), Battle of Io (1). Rappel : Collide,Drift
Album 1 : Departure, Album 2 : Crossworlds, Album 3 : Eclipse